Mêlant image, texte, danse, les pièces de Bryan Campbell puisent dans la culture visuelle pour interroger les mécanismes corporels et cognitifs vers lesquels elle fait signe. Ici inspiré, au départ, par la square dance américaine autant que par des danses sociales plus contemporaines, il confronte la rigueur géométrique du quadrille à l’expression d’une danse libre, l’abstraction de la composition à l’organicité du geste. Il repense ainsi la ligne de partage entre la forme pure et l’expérience sensible en vue de déconstruire les lignes de forces sociales traduites dans les conventions chorégraphiques. Petit à petit, les danseur.se.s de SQUARE DANCE évoquent et naviguent parmi d’autres forces qui chorégraphient les corps - forces érotiques, forces biopolitiques, forces pharmaceutiques - et traversent ainsi des états qui font appel au plaisir et à l’aliénation, à la puissance d’agir et à l’assujettissement. Se dessine un témoignage sur les ambiguïtés troubles des rituels contemporains à la recherche d’intensité planante où le corps s’épanouit et s’interroge.
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