À propos

Tout est médium, qu’il s’agisse de lumière, de son, d’espace, de corps, ou de matières diverses. Gaëtan Rusquet s’intéresse ici à l’interconnectivité de ces éléments, leur agentivité (leur capacité à agir ou à se manifester) et leur relation dans des dispositifs complexes. Le médium, dans ce contexte, n’est pas seulement un vecteur de communication, mais aussi un corps avec lequel nous sommes en relation. Offrant un espace de transformation et de dialogue entre différentes formes de réalité : visibles et invisibles. Cela souligne un désir de flouter par le geste performatif les frontières entre le corps, la matière, et l’esprit.

Gaëtan Rusquet, né en 1984, vit et travaille à Bruxelles. Il a étudié les arts appliqués à l’ENSAAMA à Paris, où il s’est spécialisé en Design d’espace, avant de poursuivre un master en scénographie à l’ENSAV La Cambre à Bruxelles. C’est dans le cadre de son option en performance à La Cambre qu’il a développé un intérêt profond pour les arts vivants, particulièrement pour l’engagement personnel qu’ils exigent et la manière dont ils impliquent le corps comme matière et médium. L’art de la performance, par la qualité de présence qu’il génère, l’a profondément marqué.

Au fil de son parcours, Gaëtan Rusquet a enrichi sa pratique artistique par des formations parallèles en danse et en soin énergétique, ouvrant ainsi un champ de réflexion et d’expérimentation croisé entre ces domaines. Sa pratique est résolument indisciplinée, et navigue entre la performance, la scénographie, la danse et le soin énergétique. Pour lui, chaque pratique devient une opportunité d’explorer les liens subtils entre matière et conscience, tout en invitant à une perception différente du monde et de soi.

Au-delà de sa formation académique et des disciplines abordées, Gaëtan développe une pratique collaborative, tant comme porteur de projet ou co-créateur (Damien Petitot, Eglantine Chaumont, Lucille Calmel) que comme participant au service d’autres visions artistiques. Il a dansé pour Meg Stuart et Bryan Campbell, réalisé des scénographies performées avec Lucille Calmel ou Meg Stuart, ou encore conçu des dispositifs scéniques et muséaux performatifs invitant les corps, qu’i·els soient performeur·eures ou visiteur·euses à expérimenter ceux-ci par le mouvement et l’action pour Léa Drouet, Judith Deschamps.

Gaëtan Rusquet accorde une importance particulière à la transmission, qu’il considère comme un espace de partage et d’expérience. Il intervient à travers des ateliers et laboratoires, qu’ils soient centrés sur le médium du corps (mouvement/danse) ou en relation avec des médiums plastiques. Il intervient de façon régulière ou exceptionnelle en école d’arts, en atelier scénographie à l’ENSAV La Cambre et à l’ENSAD(FR), en option performance à la Cambre, ou en atelier Installation/Performance à l’ERG(BE).

Son travail a été présenté dans de nombreux festivals et institutions tels que le Festival Trouble, Kanal Pompidou, Kaaitheater, Europalia (BE), Centre Pompidou, FRAC Lorraine, Palais de Tokyo, Festival Actoral (FR), Theater Avantgarden (NO), Accionmad (ES), Homonovus festival (LV), Impulstanz (AT), MDT Stockholm (SE), Antifestival, Newperformancefestival (FI) et Infinite Present (SI).

« La tête la première et en tombant. Fin. Il est plus intéressant qu’il n’y paraît et peut évidemment être lu à plusieurs niveaux. Une critique de la civilisation est ce qui s’en rapproche le plus. » à propos de Meanwhile, par Margareta Sörensson, traduit du suédois depuis la revue Scenbloggen 01.09.2014

Back-and-forth a reçu le prix de « Ällöttävin/la plus dégoutante – et de la Kaunein/plus belle performance » par un jury d’enfant durant Antifestival à Kuopio(FI) 2011https://childrenschoiceawards.blogspot.com/2011/10/and-winners-are.html

« Meanwhile, active des considérations sur les forces, les conditions et la conscience sensorielle qui passent souvent inaperçues, et tous ces éléments contribuent à des interactions plus relationnelles que transactionnelles les un·es avec les autres et avec nos environnements. »
« Meanwhile, privilégie les concepts d’interdépendance et de causalité des actions et leurs agentivités, et il y a une politique inhérente à cette décision. Au lieu de scènes familières de contrôle et de domination humaine, la performance génère l’agentivité d’assemblages, bouleversant une idéologie centrée sur la volonté ou l’intentionnalité humaine.
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Traduit depuis l’article de Kate Mattingly Architecture chorégraphique et durabilité critique dans Meanwhile, publié dans Performance Research, une revue des arts du spectacle, vol.25, 2020

Along the way, among others « est un magnifique rituel avec de la neige et de l’eau qui traitait de la confiance, du soin, du nettoyage, de la purification et de la renaissance. » de Jennie Klein dans Reliving time, une publication du réseau « A Time for Live Art »

« Ainsi, la danse de Meanwhile, commence là où tout se décide : dans des processus cachés et incontrôlables, qui se déroulent en permanence autour de nous et en nous. Dès que le sol sous l’immense mur commence à vibrer, il ne peut plus tenir. Après sa chute dramatique, nos trois personnages sympathiques se remettent à construire, sans sourciller ni changer de stratégie, n’ayant rien appris. La soirée reste brillante tout au long. » Helmut Ploebst, traduit de l’allemand, Der Standard 31.07.2014

« C’est une modélisation du vide et du plein, c’est un infini. C’est un dispositif qui donne un devenir intangible au supposé solide. » par David Bernardas, à propos de Meanwhile, dans le club de Médiapart.

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Design de Miriam Hempel, code de Johan Giraud